_Le récit d'A_, c'est plusieurs récits qui évoluent dans une même vidéo, des univers parallèles qui se font écho sans jamais se croiser. Esther Valiquette utilise des traces autobiographiques mêlant animation et imagerie médicale pour parler d'une trace plus vaste : celle d'une jeunesse dévastée par le sida, et de sa vie à elle, désertée de sa jeunesse. La vidéo parle aussi du regard, de cette conscience qui change et de ce qui peut s'ouvrir, même en face d'une issue apparemment fatale.
Réalisateur | Esther Valiquette |
Acteur | Alex Noël |
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D’abord assistante technique, Esther Valiquette choisit en 1989 de s’emparer de la caméra après avoir reçu son diagnostic de séropositivité. Elle livre coup sur coup trois courts métrages : Le récit d’A (1990), Le singe bleu (1992) et Extenderis (1993), avant de s’éteindre à Montréal le 8 septembre 1994, à l’âge de 31 ans.
Plutôt que son classique, Le singe bleu, plus facilement accessible en ligne, nous avons choisi de rendre disponible Le récit d’A. Bien que son titre soit au singulier, ce film expérimental fait cohabiter plusieurs récits qui se font indirectement écho : l’histoire d’Andrew – lui aussi séropositif –, la pensée d’Edmond Jabès ou encore l’expérience de la cinéaste livrée à travers des scans médicaux. Ces différentes lignes empruntées par la cinéaste semblent toutes converger dans des images du désert. Ce désert réel, filmé, devient ici symbolique, écrit Valiquette, « du désert de la décennie 90 ; notre jeunesse dévastée par le sida, ma vie désertée de sa jeunesse. »
Alex Noël
Auteur et professeur de littérature
D’abord assistante technique, Esther Valiquette choisit en 1989 de s’emparer de la caméra après avoir reçu son diagnostic de séropositivité. Elle livre coup sur coup trois courts métrages : Le récit d’A (1990), Le singe bleu (1992) et Extenderis (1993), avant de s’éteindre à Montréal le 8 septembre 1994, à l’âge de 31 ans.
Plutôt que son classique, Le singe bleu, plus facilement accessible en ligne, nous avons choisi de rendre disponible Le récit d’A. Bien que son titre soit au singulier, ce film expérimental fait cohabiter plusieurs récits qui se font indirectement écho : l’histoire d’Andrew – lui aussi séropositif –, la pensée d’Edmond Jabès ou encore l’expérience de la cinéaste livrée à travers des scans médicaux. Ces différentes lignes empruntées par la cinéaste semblent toutes converger dans des images du désert. Ce désert réel, filmé, devient ici symbolique, écrit Valiquette, « du désert de la décennie 90 ; notre jeunesse dévastée par le sida, ma vie désertée de sa jeunesse. »
Alex Noël
Auteur et professeur de littérature
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