Richard Cardinal s’est suicidé à l'âge de 17 ans, après avoir passé la plus grande partie de sa vie dans de nombreux foyers d'accueil et refuges un peu partout en Alberta. Dans ce court documentaire, la réalisatrice abénaquise Alanis Obomsawin tisse, à partir d'extraits du journal intime du jeune homme, un puissant hommage à sa courte vie. Sorti en 1984 – des décennies avant la Commission de vérité et de réconciliation –, le film a révélé la négligence systémique et les mauvais traitements dont les enfants autochtones sont victimes dans le système canadien de protection de l'enfance.
Réalisateur | Alanis Obomsawin |
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Il y a des films qui nous hantent et qui ne nous quittent jamais. Richard Cardinal, le cri d’un enfant métis est l'un d'eux. Il commence par les mots de Richard Cardinal, ceux qu'il a écrits dans son journal alors qu'il essayait de donner un sens à sa vie d'enfant placé, passant de famille d’accueil en famille d’accueil. Son sort était soumis aux soi-disant « agences de protection de l'enfance », qui ont laissé tant de nos enfants vivre les vies les plus horribles. Alanis Obomsawin n'a pas pu se soustraire à cette tragédie. Elle était en train de tourner un autre film en Alberta lorsque les journaux ont publié l'histoire de ce jeune homme qui s'est suicidé après des années et des années de désespoir, d'abus, de négligence et de manque d'amour. Par sa démarche, Alanis est venue dire que cet homme méritait que l'on entende ses mots et que l'on raconte son histoire.
Ce film est comme une prière pour la guérison de Richard Cardinal. Une sorte de cérémonie pour apporter un peu de réconfort et d'amour. Oui, un acte d'amour radical. En réalisant ce film, Alanis fait même preuve de compassion envers les parents d'accueil qui ont tenté d’aider Richard. Mais elle est féroce dans sa critique d'un système, d'une société, qui laisse une telle chose se produire. Le film attire également l'attention sur les conditions terribles dans lesquelles vivent les enfants et les jeunes autochtones lorsqu'ils sont « placés ». Il contribue même à faire évoluer le système. Malheureusement, ces histoires se poursuivent aujourd'hui et les demandes de changements sombrent dans l'oubli.Nous avons besoin de plus d'actes d'amour radical. Et nous devons créer un monde où les enfants peuvent avoir une bonne vie. C'est leur droit de naissance. Alanis l'a compris et le vit dans sa chair et dans tous ses films.
Alanis Obonsawin est une cinéaste au cœur ouvert. Elle tisse habilement les mots de Richard avec les images lyriques d'un jeune autochtone qui aurait pu être Richard, s'il avait eu une chance. Il est entouré de douces images de la terre. Nous entendons ses paroles lues par un jeune autochtone dans des tons doux qui restituent la tendresse des mots de Richard tirés de son journal. Il avait toutes les raisons d'éprouver de la haine et de la colère, mais au lieu de cela, il voulait donner de l'espoir à d'autres, à des enfants perdus placés en famille d'accueil.Elle utilise également son regard de documentariste pour révéler la vérité d'un système qui laisse ce genre de choses se produire trop souvent (avant, pendant et encore aujourd'hui). Alanis porte ce poids, cette responsabilité de ne jamais nous faire oublier Richard Cardinal. Regardez ce film à cœur ouvert. Nous avons tous une responsabilité envers les enfants et les jeunes, même au-delà de nos familles, afin qu'ils puissent avoir une bonne vie. Il s'agit d'un documentaire dans sa forme la plus obsédante et la plus audacieuse.
Loretta Sarah Todd
Cinéaste et autrice
Il y a des films qui nous hantent et qui ne nous quittent jamais. Richard Cardinal, le cri d’un enfant métis est l'un d'eux. Il commence par les mots de Richard Cardinal, ceux qu'il a écrits dans son journal alors qu'il essayait de donner un sens à sa vie d'enfant placé, passant de famille d’accueil en famille d’accueil. Son sort était soumis aux soi-disant « agences de protection de l'enfance », qui ont laissé tant de nos enfants vivre les vies les plus horribles. Alanis Obomsawin n'a pas pu se soustraire à cette tragédie. Elle était en train de tourner un autre film en Alberta lorsque les journaux ont publié l'histoire de ce jeune homme qui s'est suicidé après des années et des années de désespoir, d'abus, de négligence et de manque d'amour. Par sa démarche, Alanis est venue dire que cet homme méritait que l'on entende ses mots et que l'on raconte son histoire.
Ce film est comme une prière pour la guérison de Richard Cardinal. Une sorte de cérémonie pour apporter un peu de réconfort et d'amour. Oui, un acte d'amour radical. En réalisant ce film, Alanis fait même preuve de compassion envers les parents d'accueil qui ont tenté d’aider Richard. Mais elle est féroce dans sa critique d'un système, d'une société, qui laisse une telle chose se produire. Le film attire également l'attention sur les conditions terribles dans lesquelles vivent les enfants et les jeunes autochtones lorsqu'ils sont « placés ». Il contribue même à faire évoluer le système. Malheureusement, ces histoires se poursuivent aujourd'hui et les demandes de changements sombrent dans l'oubli.Nous avons besoin de plus d'actes d'amour radical. Et nous devons créer un monde où les enfants peuvent avoir une bonne vie. C'est leur droit de naissance. Alanis l'a compris et le vit dans sa chair et dans tous ses films.
Alanis Obonsawin est une cinéaste au cœur ouvert. Elle tisse habilement les mots de Richard avec les images lyriques d'un jeune autochtone qui aurait pu être Richard, s'il avait eu une chance. Il est entouré de douces images de la terre. Nous entendons ses paroles lues par un jeune autochtone dans des tons doux qui restituent la tendresse des mots de Richard tirés de son journal. Il avait toutes les raisons d'éprouver de la haine et de la colère, mais au lieu de cela, il voulait donner de l'espoir à d'autres, à des enfants perdus placés en famille d'accueil.Elle utilise également son regard de documentariste pour révéler la vérité d'un système qui laisse ce genre de choses se produire trop souvent (avant, pendant et encore aujourd'hui). Alanis porte ce poids, cette responsabilité de ne jamais nous faire oublier Richard Cardinal. Regardez ce film à cœur ouvert. Nous avons tous une responsabilité envers les enfants et les jeunes, même au-delà de nos familles, afin qu'ils puissent avoir une bonne vie. Il s'agit d'un documentaire dans sa forme la plus obsédante et la plus audacieuse.
Loretta Sarah Todd
Cinéaste et autrice
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