Harun Farocki ressuscite les images tournées par Rudolf Breslauer, un photographe sur le camp de Westerbork, pendant la Seconde Guerre mondiale, aux Pays-Bas. Ce camp fut d'abord créé par les autorités néerlandaises afin de recueillir en 1939 les réfugiés juifs venant d'Allemagne pour finalement devenir, suite à l'invasion allemande en 1942, un « camp de transit ». Ces images ne dévoilent pas l'horreur mais soulignent un certain calme, une organisation plutôt conviviale. Voulant embellir la réalité, prôner la productivité des prisonniers au travail, ces images sont-elles donc fausses? Au fil des intertitres, Harun Farocki s'interroge sur l'ambiguïté de celles-ci pouvant susciter diverses interprétations.
Réalisateur | Harun Farocki |
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« Le débat sur l’usage des images d’archives dépasse la seule question du jugement esthétique : il engage une éthique du regard, une définition de la place du spectateur, une conception de l’événement dont les résonances sont éminemment politiques. » Ainsi Sylvie Lindeberg et Jean-Louis Comolli résumaient-ils l'enjeu de leur séminaire intitulé La voie des images.
Ici, ni colorisation, ni aucun son additionnel. Dans le plus profond silence, Harun Farocki ralentit les images, les arrête, les remontre et surtout les entrecoupe de cartons de textes donnant au spectateur des éléments de contexte. Par ce « remontage », il exprime précisément ce que ne disent pas ces images tournées pour la propagande nazie, dans cette antichambre de la déportation. Il nous donne à voir et permet ainsi la distance nécessaire à la pensée.
Éva Tourrent
Réalisatrice et responsable artistique de Tënk France
« Le débat sur l’usage des images d’archives dépasse la seule question du jugement esthétique : il engage une éthique du regard, une définition de la place du spectateur, une conception de l’événement dont les résonances sont éminemment politiques. » Ainsi Sylvie Lindeberg et Jean-Louis Comolli résumaient-ils l'enjeu de leur séminaire intitulé La voie des images.
Ici, ni colorisation, ni aucun son additionnel. Dans le plus profond silence, Harun Farocki ralentit les images, les arrête, les remontre et surtout les entrecoupe de cartons de textes donnant au spectateur des éléments de contexte. Par ce « remontage », il exprime précisément ce que ne disent pas ces images tournées pour la propagande nazie, dans cette antichambre de la déportation. Il nous donne à voir et permet ainsi la distance nécessaire à la pensée.
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