En 1980, Marcela épouse Jiří à la mairie de Prague. Quand le couple se sépare, Marcela retourne vivre chez ses parents avec sa fille Ivana. Commence alors une vie balafrée par un destin tragique et un amour incommensurable pour sa fille, comme pour son fils Tomasz.
Réalisateur | Helena Třeštíková |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
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Qu’est-ce que ça fait de voir une vie déroulée devant soi?
Quand Helena Třeštíková réalise la série Les études maritales en 1987, elle convainc six couples sur le point de se marier de se laisser filmer pendant six ans. Après ce tour de force pour l’époque - ayant filmé ses couples dans la Tchécoslovaquie « normalisée » suite à l’euphorie du Printemps de Prague -, elle poursuit son exploration des évolutions et des rapports humains en continuant le tournage avec ses protagonistes. Marcela est une de ces personnes, choisie au hasard des circonstances par la réalisatrice, dont la vie nous est narrée ici, en accéléré, sur une période de près de 30 ans.
Il y a quelque chose de cruel à voir les fatalités du sort s’acharner. Quelque chose d’injuste à sentir les dynamiques de classe s’opérer. Quelque chose d’affolant de voir une vie rassemblée, survolée, en quelques dizaines de minutes, des centaines de plans.
Et en même temps, ce qu’Helena Třeštíková cherche à faire, c’est à donner à voir, en changeant complètement la perspective usuelle, à quoi ressemblent des vies humaines. Et de les appréhender ainsi, par la lorgnette du temps long, donne à voir des choses inusitées. Nos destins individuels sont au croisement de plaques tectoniques qui nous dépassent bien souvent, et nous nous illusionnons sur la portée de nos choix et de notre agentivité, cherchant à nous convaincre que nous sommes en plein contrôle de la chute libre qu’est la vie.
Et tous ces facteurs qui jouent, tous les déterminants sociaux qui nous conditionnent, les cadres historiques qui forment les limites des nos pensées, la langue qui nous contraint… Et pourtant, malgré tout, chaque vie humaine, dès qu’on s’y penche, est faite du même miracle, de la même absolue grandiosité, qui nous constitue tous et toutes, et qui nous fait tressaillir devant le sort de nos semblables, peu importe de quelle génération, sexe, classe, nation, historicité, soient-ils issus. C’est cela, la force irréductible de l’humanité.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Qu’est-ce que ça fait de voir une vie déroulée devant soi?
Quand Helena Třeštíková réalise la série Les études maritales en 1987, elle convainc six couples sur le point de se marier de se laisser filmer pendant six ans. Après ce tour de force pour l’époque - ayant filmé ses couples dans la Tchécoslovaquie « normalisée » suite à l’euphorie du Printemps de Prague -, elle poursuit son exploration des évolutions et des rapports humains en continuant le tournage avec ses protagonistes. Marcela est une de ces personnes, choisie au hasard des circonstances par la réalisatrice, dont la vie nous est narrée ici, en accéléré, sur une période de près de 30 ans.
Il y a quelque chose de cruel à voir les fatalités du sort s’acharner. Quelque chose d’injuste à sentir les dynamiques de classe s’opérer. Quelque chose d’affolant de voir une vie rassemblée, survolée, en quelques dizaines de minutes, des centaines de plans.
Et en même temps, ce qu’Helena Třeštíková cherche à faire, c’est à donner à voir, en changeant complètement la perspective usuelle, à quoi ressemblent des vies humaines. Et de les appréhender ainsi, par la lorgnette du temps long, donne à voir des choses inusitées. Nos destins individuels sont au croisement de plaques tectoniques qui nous dépassent bien souvent, et nous nous illusionnons sur la portée de nos choix et de notre agentivité, cherchant à nous convaincre que nous sommes en plein contrôle de la chute libre qu’est la vie.
Et tous ces facteurs qui jouent, tous les déterminants sociaux qui nous conditionnent, les cadres historiques qui forment les limites des nos pensées, la langue qui nous contraint… Et pourtant, malgré tout, chaque vie humaine, dès qu’on s’y penche, est faite du même miracle, de la même absolue grandiosité, qui nous constitue tous et toutes, et qui nous fait tressaillir devant le sort de nos semblables, peu importe de quelle génération, sexe, classe, nation, historicité, soient-ils issus. C’est cela, la force irréductible de l’humanité.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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