À perte de vue

Les jeunes coréalisatrices Sarah Salem et Marie-Chloé Racine signent ici un film empreint de justesse et de fragilité. Sous la forme d’une bouteille à la mer, d’une lettre à celui ou celle « qui n’a jamais connu les îles », trois jeunes Madelinots aux portes de l’adolescence témoignent avec authenticité de leur amour pour leur terre natale. Ils parlent aussi de leurs préoccupations face aux risques de la voir disparaître des suites de l’érosion et de la montée des eaux. La question des changements climatiques est aujourd’hui sur toutes les lèvres, mais elle acquiert une dimension transcendante lorsqu’elle menace de faire disparaître le sol qui nous a vus naître. Bien loin de toute forme d’impudeur, ce portrait doux-amer vise juste en prenant le temps de saisir le quotidien s’étalant sur plus d’une saison, autant que les espérances et les rêves de la jeune génération. Ceux-là mêmes qui regardent passer le train des touristes d’un air songeur. Les images qui alternent paysages magnifiques et moments d’intimité filmés à hauteur des jeunes protagonistes complètent un tableau sans faute. Il est le fruit du travail de vraies documentaristes qui respirent et vivent aux côtés de leurs sujets.

Jean-Philippe Catellier
Responsable programmation et diffusion
Paraloeil

Présenté en collaboration avec