Attendu comme le « film documentaire des années 1970 », "Le Fond de l’air est rouge" cherche à produire la synthèse lucide des efforts et des espoirs de la « nouvelle gauche », celle qui tentait d’échapper à l’autorité du communisme soviétique et de l’internationale communiste. De la guerre du Vietnam à la mort du Che, de Lénine à Mao, de Mai 68 au printemps de Prague, du Watergate au coup d’Etat du Chili, Chris Marker tente de faire le bilan des années d’engagement, de cette « Troisième Guerre mondiale » dont le théâtre des opérations fût à l’échelle de la planète. D’une durée de 4 heures lors de sa sortie en 1977, ramenée plus tard à 3 heures, ce film en deux parties constitue un extraordinaire montage des contestations qui embrasèrent les capitales du monde entier durant cette décennie rouge.
Réalisateur | Chris Marker |
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À quoi ressemblerait le monde d’aujourd’hui si les révolutions d’autrefois n’avaient pas toutes été mâtées ou subverties? Titre prémonitoire s’il en est, "Le fond de l’air est rouge" de Chris Marker brosse un portrait plutôt pessimiste et mélancolique des tentatives révolutionnaires échouées d’une certaine gauche radicale, qui semble déjà lointaine lors de la création du film en 1977, année annoncée du mouvement punk et de son fameux slogan « No Future ». Revisité et remonté en 1988, puis en 2008, le film est composé entièrement à partir d’images d’archives et d’actualités et se déploie en quatre parties. Débutant avec la guerre du Vietnam, il traverse Mai 68 et se conclut sur les événements entourant le coup d’État au Chili et la mort d’Allende en 1973. Aujourd’hui, le fond de l’air est lourd et c’est vraiment à se demander si une autre trajectoire n’aurait pas pu être envisagée.
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur
À quoi ressemblerait le monde d’aujourd’hui si les révolutions d’autrefois n’avaient pas toutes été mâtées ou subverties? Titre prémonitoire s’il en est, "Le fond de l’air est rouge" de Chris Marker brosse un portrait plutôt pessimiste et mélancolique des tentatives révolutionnaires échouées d’une certaine gauche radicale, qui semble déjà lointaine lors de la création du film en 1977, année annoncée du mouvement punk et de son fameux slogan « No Future ». Revisité et remonté en 1988, puis en 2008, le film est composé entièrement à partir d’images d’archives et d’actualités et se déploie en quatre parties. Débutant avec la guerre du Vietnam, il traverse Mai 68 et se conclut sur les événements entourant le coup d’État au Chili et la mort d’Allende en 1973. Aujourd’hui, le fond de l’air est lourd et c’est vraiment à se demander si une autre trajectoire n’aurait pas pu être envisagée.
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur