Beppie a dix ans. Issue d'un milieu ouvrier, c'est une vraie gamine d'Amsterdam, drôle et pleine d'esprit. Spontanée, elle raconte pendant plusieurs mois ses aventures au cinéaste qui la suit dans sa vie quotidienne. Avec une totale liberté d’approche, Johan van der Keuken élabore en même temps qu’un portrait de l’enfant, celui de la ville.
Réalisateurs | Johan van der Keuken, Ed van der Elsken |
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Beppie ou la forme. La beauté exceptionnelle du film repose sur ce regard moderne (les êtres filmés par Johan van der Keuken sont des formes), mosaïque de points de vue sur cette petite fille : sainte profane du prolétariat d'Amsterdam, magnifiquement insolente avec sa frange « à la Jeanne d'Arc ». Le film est une ode à son visage – abondamment illuminé par des images de cinéma, puis par une pincée de musique sacrée. On pense à la Falconetti chez Dreyer. La rue triste de l’hiver le long du canal et un gros plan des flaques d’eau où se reflètent les maisons noires et pointues comme une frise, puis un panoramique, guident notre regard vers une petite main fermée qui montre sa bague d’enfant. De nouveau la rue, l’hiver, gros plan des mocassins de Beppie, de ses collants jusqu’aux genoux. Son existence triomphe et éclaire tout de sa joie. Van der Keuken est le cinéaste moderne par excellence, sa musicalité nous emporte et court devant nous, puis lentement l’histoire surgit au fil du film (on la connaissait d’avance).
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
Beppie ou la forme. La beauté exceptionnelle du film repose sur ce regard moderne (les êtres filmés par Johan van der Keuken sont des formes), mosaïque de points de vue sur cette petite fille : sainte profane du prolétariat d'Amsterdam, magnifiquement insolente avec sa frange « à la Jeanne d'Arc ». Le film est une ode à son visage – abondamment illuminé par des images de cinéma, puis par une pincée de musique sacrée. On pense à la Falconetti chez Dreyer. La rue triste de l’hiver le long du canal et un gros plan des flaques d’eau où se reflètent les maisons noires et pointues comme une frise, puis un panoramique, guident notre regard vers une petite main fermée qui montre sa bague d’enfant. De nouveau la rue, l’hiver, gros plan des mocassins de Beppie, de ses collants jusqu’aux genoux. Son existence triomphe et éclaire tout de sa joie. Van der Keuken est le cinéaste moderne par excellence, sa musicalité nous emporte et court devant nous, puis lentement l’histoire surgit au fil du film (on la connaissait d’avance).
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
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