Pendant cinq ans, au cœur de la guerre civile syrienne, un groupe d’apprentis cinéastes filme les combats et la vie quotidienne de la population de la ville de Douma, en Ghouta orientale, une banlieue assiégée de Damas.
| Réalisateurs | Saaed Al Batal, Ghiath Ayoub |
| Acteur | Justine Pignato |
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Quand les premiers soubresauts de la révolution ont traversé la Syrie, Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub étaient encore étudiants à Damas. Rapidement, Saeed décide de déménager à Douma, dans la Ghouta orientale, la plaine agricole qui borde Damas. Il participe à la révolution en tenant une caméra et en filmant ce qui s’y déroule; c’est le début de la fabrication de Still Recording. Le film traite principalement de la vie quotidienne dans une ville assiégée par le régime (de 2013 à 2018) ainsi que du rôle de l'art en temps de guerre. Le documentaire est aussi une profonde réflexion sur le pouvoir des images autant que du son. Une des séquences les plus puissantes évoque les attaques à l’arme chimique lancées par le régime sur la Ghouta en 2013. Discrètes et sans odeur, les armes chimiques n’en sont pas moins mortelles : les personnes touchées meurent par centaines et souffrent atrocement lorsqu’elles survivent, mais les blessures sont invisibles et les bâtiments intacts, contrairement à une attaque à la bombe. Que reste-t-il alors à montrer, à entendre, quand la tragédie se révèle immobile et silencieuse? Abandonnée par le cinéaste qui se porte au secours des personnes affectées, la caméra, posée au sol, continuera à enregistrer à l'insu du cinéaste, envers et contre tout.
Justine Pignato

Quand les premiers soubresauts de la révolution ont traversé la Syrie, Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub étaient encore étudiants à Damas. Rapidement, Saeed décide de déménager à Douma, dans la Ghouta orientale, la plaine agricole qui borde Damas. Il participe à la révolution en tenant une caméra et en filmant ce qui s’y déroule; c’est le début de la fabrication de Still Recording. Le film traite principalement de la vie quotidienne dans une ville assiégée par le régime (de 2013 à 2018) ainsi que du rôle de l'art en temps de guerre. Le documentaire est aussi une profonde réflexion sur le pouvoir des images autant que du son. Une des séquences les plus puissantes évoque les attaques à l’arme chimique lancées par le régime sur la Ghouta en 2013. Discrètes et sans odeur, les armes chimiques n’en sont pas moins mortelles : les personnes touchées meurent par centaines et souffrent atrocement lorsqu’elles survivent, mais les blessures sont invisibles et les bâtiments intacts, contrairement à une attaque à la bombe. Que reste-t-il alors à montrer, à entendre, quand la tragédie se révèle immobile et silencieuse? Abandonnée par le cinéaste qui se porte au secours des personnes affectées, la caméra, posée au sol, continuera à enregistrer à l'insu du cinéaste, envers et contre tout.
Justine Pignato
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